Le Centre culturel breton de Lannion poursuit les préparatifs d’une action auprès des jeunes, destinée à leur faire recueillir la parole en breton de personnes bretonnantes de naissance de leur entourage (en premier lieu, leurs grands-parents) et les enregistrer grâce à un smartphone. Le nom de ce projet est : « Tad-kozh, Mamm-gozh, dites-moi votre breton ». Une expérimentation préalable commence  avec plusieurs classes de la filière bilingue du Trégor.

Objectifs

L’objectif du projet est double :

  • d’une part collecter les témoignages du plus grand nombre possible de bretonnants de naissance s’exprimant dans leurs différents accents et dialectes. Il s’agit, à la différence des actions de collectage traditionnel, de constituer à grande échelle et dans un court laps de temps un fonds audio-visuel accessible librement à toute personne, qu’elle soit bretonnante a-vihanig ou apprenante. Une fois transcrits en texte, l’écoute simultanée de la voix facilitera la lecture du breton (pour les bretonnants n’ayant jamais pratiqué l’écrit) et l’acquisition d’un accent authentique (pour les nouveaux apprenants).
  • d’autre part, de renforcer les liens entre les générations dans une mobilisation pour la survie de la langue, en (re)motivant dans ce but les adolescents (à commencer par ceux qui ont été scolarisés en filière bilingue) et leurs grands-parents bretonnants de naissance.

Motivations

Cette proposition part du constat qu’il y a urgence à constituer un fonds important et varié d’archives sonores (et vidéos) de témoignages en langue bretonne, avant que les derniers locuteurs bretonnants a-vihanig ne s’éteignent. Les accents et les variétés dialectales font partie intégrante de la langue et contribuent à sa richesse, et il importe de les faire vivre dans leur diversité, en faisant appel au plus grand nombre de locuteurs pour obtenir la photographie la plus complète possible du breton parlé aujourd’hui.

Un certain nombre d’actions en cours ont abordé cette question, mais elles ne touchent, par construction, qu’un nombre limité de locuteurs et de plus, ces locuteurs sont sélectionnés au sein d’un même terroir ou de certaines catégories socio-professionnelles.

Multiplier le nombre de témoignages nécessite donc de faire appel à d’autres moyens pour réaliser les collectages.

Par ailleurs, les offres d’’apprentissage de la lecture du breton à destination des personnes qui ne savent que le comprendre oralement et le parler, sont inadaptées. Il s’agit en effet d’une population pour laquelle le rapport à la langue de naissance est extrêmement sensible. Très rares sont ceux qui, voulant retrouver la langue de leur enfance, vont s’inscrire à des cours pour adultes où ils devront accepter de cohabiter avec des « nouveaux apprenants » (qui, eux, peuvent apprendre par l’écrit)…

Permettre à ces a-vihanig d’accéder à la lecture du breton nécessite donc d’inventer de nouvelles méthodes d’apprentissage.

Enfin, une motivation très forte est d’inciter les bretons, toutes générations confondues, à « re-connaître » leur langue, et même tout simplement, la faire « re-naître ».

Plus d’informations prochainement.

Vous pouvez aussi adresser un message à : contact.kslccb@gmail.com en précisant en quoi ce projet vous intéresse. Vous pouvez aussi utiliser le formulaire de contact.

Catégories : BretonCCB KSLProjets